Capsules d'histoire - Autres
Noël au Parc Otterburn
Durant les années qui ont précédé la Deuxième Guerre mondiale, la population du Parc Otterburn était constituée d’anglophones et de francophones. Les deux communautés se côtoyaient régulièrement lors d’événements spéciaux. Durant les fêtes, les quelques familles anglophones qui résidaient à Saint-Hilaire organisaient des rencontres dans le but d’échanger les vœux d’usage avec leurs compatriotes francophones.
Pendant plusieurs hivers, on décora un gros pin sur le terrain de l’Union Church, sur le Chemin Principal (chemin des Patriotes). L’arbre était décoré de lumières que l’on allumait le jour de Noël gracieuseté d’Ernest Demers, électricien employé à la Southern Canada Power. Dave Mason y faisait la distribution de cadeaux, de bonbons et de noix, autour d’un grand feu de joie. Le maire Bruce Campbell profitait de ce rendez-vous d’hiver pour faire ses salutations d’usage. Les familles associées à cet événement étaient pour la plupart anglophones : on y reconnaissait les Christmas, les Evans, les Hagarty, les Mason, les Riddle, les Spiller et les Thompson. Les quelques francophones présents étaient membres des familles Arsène et Joseph Auclair et Bruno et Arthur Forand.
Après la Noël, fête religieuse, vint le Nouvel An, fête à caractère plus profane. Maurice Auclair, fils de Joseph, se souvient des fêtes d’autrefois. « À la différence des anglophones qui remettaient les étrennes le jour de Noël, les francophones le faisaient le jour de l’An. À la maison, on se levait tôt le matin pour distribuer les cadeaux : traînes sauvages, chevaux berçants ou jouets en bois ; des oranges et des bonbons. Puis on assistait à la messe du Nouvel An. Nous, les Auclair, quand c’était possible, allions à l’église de Saint-Hilaire puis, durant plusieurs années, à l’église de Saint-Jean-Baptiste où nous étions reçus par nos grands-parents du côté maternel pour le dîner de famille. Le voyage en voiture tirée par des chevaux prenait une grosse heure. Avant le repas, on lisait une adresse pour échanger vœux de bonheur et de succès ; ensuite, grand-papa Guertin bénissait toute la famille. Le retour à la maison se faisait en fin d’après-midi, juste avant la noirceur. »
– Alain Côté, SHGBMSH
La capsule a paru dans L’Oeil régional, 25 décembre 2024, p. 17.