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Capsules d'histoire - Commerce et industrie

Deux femmes d’affaires à Belœil, il y a deux cent ans

 

On ne possède pas de portrait des membres de la famille Dumon. Les deux sœurs Dumon étaient les tantes d’Alphonse Dumon qui se fit construire en 1844-1845 la maison qui prit plus tard le nom de Villebon, au 630, rue Richelieu, Beloeil. SHBMSH, fonds Pierre-Lambert.

Au début de la paroisse de Belœil, deux femmes réussirent grâce à leur détermination à se tailler une place de choix dans le domaine du commerce réserve aux hommes et à devenir pendant plusieurs années les marchandes les plus importantes de la paroisse; c’étaient les soeurs Josette et Marie-Anne Dumon. Josette Dumon était née en août 1743 à Québec et Marie-Anne était sa cadette de deux ans. Leur père Jean-Baptiste était marchand. Elles avaient un frère du même nom qui était venu s’installer à Belœil au début des années 1770; on a déjà parlé de lui dans la chronique sur « Les premiers marchands de Belœil ».

Lorsque leurs parents moururent, les deux soeurs s’en vinrent à Belœil en 1786 pour régler avec leur frère les détails de la succession et celui-ci partit aux États-Unis pour récupérer de l’argent emprunté par les Américains lors de l’invasion de 1775. Les deux soeurs décident alors de se lancer dans le commerce. La vente de deux terrains à Québec leur procure un capital de départ et elles achètent un emplacement au coin des rues Richelieu et Saint-Jean-Baptiste. Les deux femmes, qui ont 43 et 41 ans à leur arrivée à Belœil, dirigeront à cet endroit un magasin général jusqu’à leur retraite, 15 ans plus tard.

Elles achetaient leurs marchandises chez des grossistes de Saint-Antoine et de Montréal et les revendaient à une clientèle qui se recrutait dans plusieurs paroisses : Belœil, Saint-Hilaire, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Marc et Saint-Hyacinthe. Tout au long de leur carrière, les deux soeurs (l’une était veuve et l’autre célibataire) investirent habilement leur argent dans l’achat de terrains, de terres à bois ou de prairies, elles prêtaient leur argent à 6 %.

En 1801, elles prirent leur retraite et s’installèrent dans le secteur de l’actuelle rue Jeannotte; trois ans plus tard, elles « se donnaient » à l’agriculteur Charles Galipeau qui devait voir à leur entretien futur. Marie-Anne Dumon mourut à Belœil en novembre 1807; son aînée Josette déménagea à Chambly et elle y décéda en mars 1819.

Les demoiselles Josette et Marie-Anne Dumon furent les marchandes les plus importantes de Beioeil à la fin du 18e siècle. Malgré la concurrence successive de plusieurs marchands, elles réussirent à faire fructifier leurs affaires et à accumuler un capital assez important pour être en mesure de prêter de l’argent et d’acheter des propriétés. Elles étaient très avisées et voyaient à faire entretenir leurs propriétés et leurs bestiaux.

Josette Dumon était celle qui s’occupait de l’administration et des rapports avec les fournisseurs. Marie-Anne était une femme moins en évidence et se rendait souvent chez le notaire pour donner son consentement aux décisions prises auparavant par l’aînée; on l’imagine plus facilement en train de s’occuper de la clientèle du magasin.

Les demoiselles Dumon étaient au total deux femmes habiles qui réussirent là où bien des hommes avaient échoué.

— Pierre Lambert, 1994 (mis à jour en 2020)