Cahier – numéro 061 – février 2000
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Regards de photographes
La Société d’histoire de Belœil–Mont-Saint-Hilaire célèbre avec cette publication le vingtième anniversaire de ses Cahiers. À l’occasion de ces 20 années de parution, la Société ouvre à nouveau ses archives, propose une nouvelle récolte de photographies anciennes et nous donne l’occasion de nous interroger sur la place importante qu’ont pris les photographes d’autrefois dans la constitution de notre patrimoine.
Dans la région de Belœil–Mont-Saint-Hilaire, les premières photos qu’on peut dater avec certitude remontent à la décennie de 1850. Certains notables de Belœil et de Saint-Hilaire, à commencer par les membres de la famille de Rouville, ont fréquenté les studios des photographes montréalais. La photo d’Anne-Charlotte Boucher de la Broquerie, épouse de Jean-Baptiste René Hertel, décédée en 1852, paraît être la plus vieille de la région. Nous possédons également des photos anciennes du seigneur Jean-Baptiste René Hertel, décédé en janvier 1859, ainsi que de sa fille Louise-Sophie-Henriette, qui mourut en 1865. Certaines photographies de ces années, comme le fut celle de Jean-Baptiste Brousseau, gendre du seigneur de Rouville, ont été prises par William Notman.
La plus ancienne photographie de Saint-Hilaire est une vue d’ensemble prise entre 1864 et 1884. Au même moment, le 29 juin 1864, la catastrophe du pont ferroviaire de Beloeil, qui entraîne la mort de 99 personnes, attire sur place le photographe montréalais A. Bazinet.
La photographie commence à se répandre dans certaines familles dès les années 1860. Le cultivateur Victor Gadbois et son épouse Marguerite Adam, par exemple, se font photographier au début de cette décennie. Les fonds de la SHBMSH contiennent une grande quantité de photographies d’aïeuls et d’ancêtres de familles auxquels il est encore difficile d’assigner une date précise.
Au tournant du siècle, la photographie commence à utiliser ce nouveau support qu’est la carte postale, à une époque où les appareils photos ne sont pas encore répandus dans la population.
Louis-Philippe Martin (Saint-Hilaire, 1872-1949) produit une série d’une soixantaine de vues numérotées, avant tout de son village natal, auxquelles il faut ajouter ses cartes postales signées mais non numérotées, d’autres sans signature (mais identifiées par son lettrage caractéristique) et celles qui reprennent une nouvelle numérotation. Martin édite des photos ovales et même circulaires. Les quelque 60 ou 70 photos qu’il nous reste de lui sont d’une grande qualité technique et font de lui le meilleur photographe de l’époque dans notre région.
C’est à revivre l’époque des débuts de la photographie que cet album vous convie, en vous invitant à découvrir paysages et personnages d’autrefois tels qu’ils apparaissaient dans le regard des photographes.
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