Capsules d'histoire - Sports et loisirs

La bibliothèque des jeunes de Saint-Hilaire

 

Bibliothèque des jeunes Saint-Hilaire

Quelques fondatrices de la Bibliothèque des jeunes de Saint-Hilaire lors du quarantième anniversaire: Jeanne Fréchette, Georgette Gélinas, Fernande Langlois, Monique Clerk avec Francine Nadeau, bibliothécaire de la Bibliothèque Armand-Cardinal.

Il y a plus de quarante ans, lors d’un congé, nous causions de nos projets, mon mari et moi. Il me dit :  » Si on a des projets, c’est maintenant qu’il faut commencer à les réaliser, car la vie passe vite ! J’avais, depuis quelque temps, derrière la tête, une idée de fonder une bibliothèque pour intéresser les enfants de Saint-Hilaire à la lecture dès leur jeune âge. Pour occuper les jeunes, il y avait bien quelques sports, les terrains de jeux l’été, les patinoires l’hiver. Mais, pour meubler leur esprit, rien n’existait. Jeanne Fréchette, à qui j’ai parlé de mon projet s’est tout de suite enthousiasmée. Avec ses soeurs, Denise et Marcelle Valiquette et sa voisine, Denise Lecours, nous avons relevé nos manches !

Pour nous assurer d’un bon départ, nous avons consulté un bibliothécaire de la bibliothèque municipale de Montréal, côté enfants. Le curé Louis Forest de Saint-Hilaire nous a permis de faire un appel pour des livres et une collecte à la porte de l’église, aux messes du dimanche. Nous avons recueilli près de l00 $ et une trentaine de boîtes de livres qu’il nous fallut trier, rafraîchir, cataloguer. Dans le bureau à côté de la sacristie, M. Toussaint Desautels nous a aménagé de belles étagères. Heureusement, nous pouvions employer le passage couvert aux jours d’ouverture de la bibliothèque, car la pièce était bien exiguë.

Aux premières réunions du Comité de la bibliothèque, il y avait Jeanne Fréchette, Denise et Marcelle Valiquette, Denise Lecours, Madeleine Marcoux, Fernande Duhamel, Thérèse Poissant, Marie-Paule Ruest, une dame Robidoux, Thérèse-Anne Dufresne, Marie Vadeboncoeur, Madeleine Handfield. Un peu plus tard, Fernande Langlois, mesdames Clouâtre et Castonguay puis Louise Limoges se sont jointes aux premières. La Ville nous ayant gratifiées d’un autre l00 $, nous avons rencontré M. Guy Boulizon, de la librairie Beauchemin, à Montréal, qui nous a bien conseillées pour constituer un début de bibliothèque, pour les plus jeunes et les adolescents.

Pour les vacances 1958, la « Bibliothèque des jeunes de Saint-Hilaire »devenait réalité ! L’été, nous ouvrions les portes deux matins par semaine, l’été et, durant l’année scolaire, le samedi matin. Une centaine d’enfants se sont abonnés à leur bibliothèque. Je me souviens, entre autres, d’un jeune Prairie et de Mireille Desautels, la fille de notre menuisier, nos premiers dévoreurs de livres ; aussi du va-et-vient des jeunes mères qui amenaient leurs enfants vers la lecture et ça me fait encore chaud au coeur.

Des adolescents, Louise et Robert Ledoux, Louise Gélinas, des jeunes Valiquette, venaient donner un coup de main aux mères pour réparer des livres, recevoir les enfants, tout ranger à la fermeture.
Pour amasser des fonds, nous organisions des danses pour les aînés de nos lecteurs. À l’époque où les huîtres étaient d’un prix abordable, nous avons organisé des parties d’huîtres mémorables trois années de suite.
Un local plus grand dans une école nous a permis d’ouvrir plus souvent. Une bénévole des plus fidèles, Fernande Langlois, nous raconte avoir suivi la Bibliothèque des jeunes en différentes écoles puis à la polyvalente Ozias Leduc jusqu’à l’incendie de novembre 1981.

Voilà l’histoire de la « Bibliothèque des jeunes de Saint-Hilaire ». Ce furent les premiers pas vers l’actuelle Bibliothèque Armand-Cardinal.

— Monique Martineau-Clerk, 1999