Capsules d'histoire - Sports et loisirs
On dansait à Pointe-Valaine
Dans les années 1940, la région de Saint-Hyacinthe connaît un essor, surtout entre 1942 et 1946 alors que l’École des signaleurs de la Marine canadienne de sa base militaire accueille quelque 18 000 stagiaires. Les recrues doivent être formées avant de se rendre au front. Elles apprennent les manœuvres de la navigation et doivent maîtriser les systèmes de communication les plus modernes. Lorsque vient le temps de se divertir, les fins de semaine, plusieurs s’amènent à Otterburn Park, notamment l’ensemble musical de la Fanfare des Matelots qui y interprète des compositions à la mode. La Pointe Valaine est alors très populaire chez les personnes désireuses de passer du bon temps au bord de la rivière.
L’hôtel, situé sur les berges de la rivière près du Club de canotage d’Otterburn Park, offre tout le nécessaire pour le divertissement, qu’il s’agisse de la baignade ou des sports nautiques le jour, ou encore de soirées de danse que d’excellents musiciens rendent festives. Durant la Seconde Guerre mondiale, c’est Edmond Auclair, longtemps maire d’Otterburn Park, qui en est le propriétaire. Tous les samedis soir, une trentaine de musiciens vêtus de blanc provenant du corps musical y jouent des pièces de Glenn Miller entre autres. Ce lieu de rassemblement devient un incontournable pour les amateurs de danse : deux excellentes pistes les y attendent, l’une à l’intérieur et l’autre à l’extérieur, celle-ci pourvue d’un plancher de terrazzo. C’est le seul endroit doté d’un tel plancher pour danser dans la région.
En quatre ans d’activité, l’École des signaleurs de la Marine canadienne aura formé des milliers de marinsdont plusieurs auront été de passage ou se seront arrêtés dans notre région. L’École fermera ses portes à la fin de la guerre, le 20 février 1946.
L’hôtel Pointe Valaine
À l’origine, l’hôtel Pointe Valaine était la somptueuse résidence d’été de Joseph-Philippe Dupuis, propriétaire d’un commerce de bois de Verdun. La famille Dupuis s’installe à Otterburn Park vers 1916. Elle fait partie des familles fondatrices de l’endroit. Au milieu les années 1930, Robertine Paradis, nouvelle propriétaire, convertit la maison en hôtel et lui donne le nom de Pointe Valaine. L’établissement est agrandi à plusieurs reprises pour répondre aux besoins d’une clientèle toujours plus nombreuse et passe entre les mains de différents propriétaires. L’hôtel sera la proie des flammes le 8 juillet 1981. La municipalité acquiert le terrain en 1984 au prix de l’évaluation municipale.
La capsule a paru dans L’Oeil régional, 27 mars 2024, p. 25.
— Alain Côté, 2024